16 février 2018

La ConfSchoolOf PO : rétrospective des conférences et ateliers de ma journée

Mardi dernier, j'étais à Paris inscrite pour une journée dédiée au métier de Product Owner. Une chouette journée inspirante rythmée de conférences le matin et d'ateliers agiles l'après-midi.

Je suis arrivée à 8h45 au MAS dans le 13ème. Une table d'accueil avec badges, programmes, stickers, tee-shirts par tailles et surtout 4 personnes pour accueillir les participants.

J'ai l'impression d'arriver à un "gros évènement". la qualité semble au RDV pour un évènement accessible à la journée qui m'a couté 200euros.

Je m'avance, une table à ma gauche me permet de personnaliser mon badge. Des vestiaires sont installés dans le hall. Un panneau sur pied indique le programme de la journée.

Je continue à avancer : à ma gauche, la grande salle de conférence est prête. A ma droite, la cafétéria : café, thés et viennoiseries sont là.

L’organisation semble exemplaire au premier coup d’œil pour un évènement de 150 personnes.

Les conférences commencent à l'heure. Et ça, ça fait plaisir ! On ressent la patte "agiliste", celle du time keeper en backstage qui rythme l'évènement.

Une première conférence débute la journée : Alberto Brandolini va nous parler de l'apprentissage.

En épluchant le programme la veille, lorsque je vois la matinée remplie de conférences, j'ai tout de suite pensé "... ça va être long. je n'aime pas les conférences qui s'enchainent". Eh bien, pas du tout !

La clé : faire intervenir des speaker par directement dans le métier du l'agilité : PO, coach agile, scrum mater ou développer.

Faire intervenir des speakers qui ont une histoire à raconter. Une histoire qui inspire nos métiers par association d'idée ou grâce aux jolies métaphores présentées.

Ce que je retiens : la question soulevée. How can we learn faster the right thing?

Il pose ensuite la question : si nous devions réécrire notre appli, combien de temps celà prendrait-il ?

La plupart du temps, les développeurs vont estimer que ça leur prendrait maximum 40% du temps de développement initial. Les 60% restants sont passés à apprendre. Il explique que l'apprentissage est un processus essentiel. Qu'il est nécessaire de laisser les devs se tromper. Et que dès lors que les spécifications sont trop cadrés, la part d'erreur, d'exploration est minimisée. Ce qui risque de faire rentrer les devs dans une routine, et donc plus d'ennui. Ils cherchent moins à apprendre et plus à produire sans vision et parfois collaboration.

Il soulève ensuite la question que j'aime beaucoup : "Can you estimate learning?"

Beaucoup d'organisations portent leur attention sur le bonheur au travail aujourd'hui.

Un sujet, pour l'avoir creusé, difficile à évaluer, car chacun à sa définition du bonheur. Pour certains, il y a une notion de bien être (l'approche souvent donnée à ce sujet), mais pour beaucoup d'autres, la notion de "bonheur au travail" tourne autour de l'apprentissage, de la stimulation.

Alberto exprime que l'apprentissage est fragile, volatile. La question soulevée est : "Comment évaluez-vous personnellement votre apprentissage au quotidien ? Un chouette point de vue. Une perspective que j'ai envie de creuser au sein de mes équipes projets. Posez-vous la question.

Lamine Guèye - Inventer ses limites

Lamine Guèye est un skieur Sénégalais ayant participé aux JO de Sarayevo et d'Albertville.

Il nous raconte son histoire de petit garçon. Comment il s'est retrouvé en pension en Suisse. La magie de la neige, lorsqu'il la découvre pour la première fois un matin. Ses débuts en ski. Sa mission de vie : représenter son pays aux JO de ski. Puis il nous conte ses déboires en ski, sa difficulté à être accepté aux côté des petits skieurs nés à Tignes. Puis les éclats de rire du comité de ski à qui il expose son projet de création de fédération de ski du Sénégal.

Il devient ainsi skieur, coach, médecin, entrepreneur en créant la fédération de ski du Sénégal. Il mentionne inspirer l'histoires des "rasta rockets", les bobsleighers jamaïcains.

Amine transmet 3 choses : la passion, l'importance des décisions et le cadre que l'on se pose dans la vie.

La facilitation graphique selon @montnsun

Je retiens de nombreux parrallèles entre la mécanique d'un jeu qui est lancé à la TV et celle du développement d'une application.

L'approche méthodologique pour façonner une idée est la même : poser une règle du jeu. Elle prend ici l'exemple d'une poutre de gymnastique posée au sol. Poser l'objectif : amener un participant à traverser la poutre d'un bout à l'autre.

Lister tous les cas d'utilisation en brainstormant toutes les questions à se poser : Et si la poutre est à 3 mètres de haut, que se passe t-il ?

Et si le mec est tétanisé en plein milieu, qu'est-ce que l'on montre en direct ? comment on le ramèner ? qu'elle est la sécurité mise en place ?

La seule parade à toute les question est la CONSIGNE initiale. Dans son cas : traverser la poutre.

La seule clé pour faire face au plus grand nombre de scénarios : faire passer des candidats. Cette phase de simulation créé ce qu'elle appelle des "emergency moments" qui ne donne pas le choix de réagir en temps réel.

Viens ensuite la phase de simulation via un panel de testeurs pour obtenir des retours en temps réel, vivre des scénarios non anticipés sur la papier.

Elle poursuit en expliquant que créer un jeu, c'est créer une mécanique. Et qu'il n'y a pas de JEU sans ENJEU.

Laure conclut en nous disant qu'une mécanique bien faîte est imparable. Elle le compare à une partitiion qu'on ré-écrit à chaque fois. Mais que l'essentiel, ce sont les émotions générées. Et que la réponse à la création de ces émotions, c'est le FORMAT.

J'ai eu l'impression de me reconnaître sous certains aspects en écoutant Lyvia. Elle anous parle intuition, énergie, nous fait faire le petit exo de ressnti de l'énergie entre deux mains après les avoir frottées, est pleine d'énergie.

Elle revient sans cesse à la notion d'ennui dans sa vie. Comment dès lors qu'elle s'ennuie, qu'un projet devient confortable, elle écoute son intuition pour passer à autre chose, avancer.

Maintenant, les discours sur l'intuition me ramène souvent à une certaine fracture entre le développement personnel, celui de l'intuition, et le domaine plus corporate ou l'analytique. Bien sûr je caricature en posant ça. Mais l'intuition est souvent présenté comme quelque chose de magique ou d'inné ou qui se travaille. Une qualité que l'on a plus ou moins.

Je ne suis plus d'accord là-dessus. Pour moi, l'intuition c'est avant tout notre expérience. Dire aujourd'hui que l'on écoute son intuition, c'est avant tout accepter, ou non d'écouter ses signaux personnels. et écouter ses signaux personnels, c'est écouter notre expérience passé, notre connaissance, l'ensemble des données qui nous permettent de prendre une décision en pleine conscience et non poussée par un facteur extérieur ou une personne qui pourrait nous influencer.

Impact Mapping dans le 16ème

Il est 13h20, nous terminons tout juste notre plateau repas (qui était en passant très chouette). Tout le monde se retrouve dans la grande salle pour initier les ateliers de l'après-midi à 13h30.

Quatre choix s'offrent à nous. La consigne : se répartir au sein des ateliers proposés afin d'avoir une trentaine de personnes par atelier.

Je choisis l'atelier d'impact mapping non pour le format, mais plus pour Géraldine Legris que je voualis voir en facilitation.

Il n'y a pas beaucoup de femmes encore Scrum Master / Coach agile.

Et il y en a encore moins qui m'inspirent par leurs contenus en ligne . Géraldine fait partie de ces personnes en qui je me reconnais, car nous faisons un métier très proche au quotidien, mais surtout en parcourant son site, en lisant ses contenus, je me suis retrouvée en terme de valeurs, de touches d'humour, de sensibilité.

Je ne connais pas Hedi, mais ça me plait de découvrir un coach agile de SOAT pour qui j'ai travaillé il y a deux ans comme coach.

Ce que j'ai aimé dès le début, c'est la mise en scène théâtrale qui pose la situation de départ, le contexte, certes caricatural, mais qui joué théâtralement passe très bien.

La mise en scène permet de transmettre le déroulé d'un tel atelier sans s'endormir, et avant de s'y essayer par un exercice.

Des équipes sont formées basées sur des idées soulevées par le groupe présent.

Je choisir celle de monter un communauté de pratiquants autour du Big data au sein d'une grosse structure bancaire.

L'exercice en soi est interessant pour dérouler les scénarios les plus importants en priorisant par des %, mais s'applique essentiellement en début de projet. Il semble plus difficile à déployer dès lors que l'équipe a déjà des idées pré-établies sur le métier et ses règles de gestion.

Sans doute le moment le plus intéressant pour moi car je n'avais jamais participé à un event storming. Alberto est le créateur et donc maitrise le sujet qu'il a facilité des centaines de fois j'imagine. Et surtout, c'est une facilitation qui me semble interessante au sein d'un projet dès lors qu'il y a un changement (comme l'intégration d'une nouvelle personne, un changement de manager, un budget annuel qui change...). Il me semble interessant à dérouler pour ré-aligner tout le monde.

Alberto nous a fait prendre l'exemple d'un business type Deliveroo en donnant à chacun un rôle. J'étais le "food shop owner", mais il y avait également des "bikers", des clients, un comptable...

Chacun devait écrire sur un post its les actions du process complet sous la forme VERB @ past tense.

Chacun y va de son point de vue. Le fait d'écrire au participe passé accorde tout le monde sur la fin d'une action. Là ou la conversation est interessante, c'est que la fin d'une action sur le process complet ne se situe pas forcément au même moment selon la perspective du personnage.

Par exemple : la notion de "food delivered" n'est pas forcément la même pour le cycliste, le restaurateur, le client ou le comptable.

C'est donc là que la conversation est intéressante.

Bien évidemment, à cette introduction s'ajoute toute une facilitation que je ne vais pas m'enturer à détailler. le mieux est d'aller explorer le site d'Alberto.

Mais c'est une approche que je vais creuser. Après échange avec Alberto à la fin de l'atelier, il semblerait que ce soit une facilitation qu'il anime sur une journée chez des clients qui permettent de mettre le doigts sur les désaccords (que ce soit des notions métiers centrales, ou un problème de trésorerie, ou de stratégie), et qui laisserait souvent son client à la fin de la journée exprimer un "ok, on change ça tout de suite !".

Je perçois la profondeur possible à une telle facilitation car elle pointe du doigt directement les désalignements au sein d'un projet selon les perspectives de chacun. Je reviendrai dessus dès que j'aurais creusé ou participé à un workshop plus poussé avec Alberto.

Merci à Pablo, Dragos et tous les intervenants de cette belle journée inspirante.